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Histoire

Que je vous fasse une autre proposition, a repris la Marquise : c’est que dans cette premiere année, qui sera pour nous, vous engagerez vos deux Sœurs, qu’on nous a représentées ici comme de fort aimables femmes, & votre Pupille même, qui peut être regardée comme une petite Italienne, à venir passer une partie du tems avec nous. Vous aimez vos Sœurs ; & je serois bien aise de voir Clémentine familiarisée, avant son départ, avec les Dames de votre Famille.

Mes Sœurs, Madame, sont du caractere le plus obligeant ; & je dois le même éloge à leurs Maris. Je ne doute point qu’elle n’entrent volontiers dans cette idée. Le tems, que vous jugez le plus agréable pour leur visite, est, sans doute, vers la fin de la premiere année. Outre la commodité de pouvoir s’y préparer, elles auront alors le double avantage, d’avoir commencé une heureuse amitié avec Clémentine, & de pouvoir l’accompagner, dans son voyage en Angleterre.

Cette ouverture n’a reçu que des applaudissemens. J’ai ajouté que, l’année d’après, je n’étois pas sans espérance de voir quelqu’un de l’illustre Famille disposé à se mettre de la partie, pour ne laisser rien manquer à la satisfaction d’une fille si chere.

Qui sait, m’a répondu la Marquise, si le Marquis & moi nous ne serons pas du nombre ? Il nous sera bien difficile de nous séparer de notre chere Fille. Cependant, ces mers…