Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
du Chev. Grandisson.

de celui que j’aurai sur eux. Mais les Domestiques de ma Femme, fût-elle Reine du monde entier, doivent être aussi les miens.

Quel malheur, a dit le Pere Marescotti, que nous n’ayons pas tous une même foi ! Mais, Monsieur, vous permettrez du moins que dans l’occasion je prenne quelque part aux affaires de cette nature.

Oui, mon Pere ; & je me conduirai volontiers par vos avis. Mais, je n’accorderois pas, au plus grand Saint du Ciel, ni au plus sage de tous les hommes, l’empire sur moi, dans ma Famille.

Mes sentimens ont paru raisonnables au Prélat. D’accord, m’a-t-il dit, sur cet important article. N’est-ce pas neuf mois, que vous vous proposez de passer en Italie ?

Cette promesse, Monseigneur, suppose que le goût de Clémentine ne soit pas pour un plus long séjour en Angleterre. Alors, je ne passerois que trois mois dans le Pays de ma naissance. Autrement, j’avois proposé, que l’Angleterre & l’Italie eussent alternativement leur année.

Nous ne pouvons désirer, a dit le Marquis, que le Mari vive séparé de sa Femme. Clémentine vous accompagnera sans doute, & la stipulation ne sera que d’année en année : mais la premiere année doit être pour nous ; & nous nous promettons, de votre part, toute sorte d’indulgence pour cette chere Fille, en faveur d’une santé si foible.