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Histoire

que pour ma défense, je serois exposé à des insultes, qui me jetteroient continuellement dans les difficultés que je souhaite d’éviter.

J’ai accompagné le Général & sa Femme chez Jeronimo, à qui l’intérêt qu’il prend au rétablissement de sa Sœur, & l’espoir qu’on lui avoit donné d’une heureuse révolution, faisoit oublier généreusement ses propres maux. Comme il n’y avoit aucune apparence que je pusse la revoir de tout le jour, le Général m’a proposé d’aller passer deux heures au Casino, lieu d’assemblée, où vous savez qu’on trouve, le soir, tout ce qu’il y a de personnes de distinction à Boulogne. Mais je me suis excusé. L’inquiétude dont j’étois rempli, pour un Frere & une Sœur, que leurs disgraces me rendent si chers, m’a fait prendre le parti de me retirer à mon logement.

LETTRE LXXIII.

Le Chevalier Grandisson,
au Docteur Barlet.

Mardi au soir.

J’avois passé une fort mauvaise nuit ; & je me trouvois si indisposé ce matin, que je m’étois borné à faire demander des nouvelles du Frere & de la Sœur, dans le dessein de prendre un peu de repos jusqu’après