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du Chev. Grandisson.

Clémentine, a des prétentions sur vous, & qui a quitté l’Italie, comme nous le savons, & comme vous l’avouez vous-même, pour les faire valoir en Angleterre, quelles obligations ne vous avons-nous pas ? À quoi nous résoudre ? Que devons-nous souhaiter ?

La Providence & vous, Madame, vous réglerez mes pas. Je suis en votre pouvoir. La même incertitude, qui vient de la même cause, ne me laisse pas plus qu’à vous la liberté de me déterminer. C’est au rétablissement de notre chere Clémentine que toutes mes idées & tous mes desirs se rapportent à présent, sans la moindre vue d’intérêt.

Permettez que je vous fasse une question, a-t-elle repris : c’est pour ma satisfaction particuliére. Si l’événement devenoit heureux pour Clémentine, vous croiriez-vous engagé par vos premieres offres ?

Lorsque je les fis, Madame, la situation, de votre côté, étoit la même qu’aujourd’hui : Clémentine ne jouissoit pas d’une meilleure santé. La seule différence, c’est que ma fortune a changé, & qu’elle répond à mes desirs. Mais je vous déclarai alors que si vous me faisiez l’honneur de me donner votre Fille, sans insister sur un article indispensable, je renoncerois volontiers à tout autre bien qu’elle, & je me reposerois de mon établissement sur la bonté de mon Pere. L’héritage de mes Ancêtres seroit-il capable d’altérer mes résolutions ? Non, Madame. Jamais je n’ai fait d’offre à la-