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du Chev. Grandisson.

ont marqué tous trois une extrême satisfaction de me voir ; & lorsque je leur ai présenté M. Lowther, avec les éloges dûs à son habileté, en leur apprenant aussi que j’avois consulté les plus habiles Médecins de ma Nation, sur la maladie de leur Clémentine, ils m’ont comblé de bénédictions, jusqu’à m’ôter le tems de leur demander des nouvelles d’une si chere Famille. Disgrace ! affliction ! m’a dit seulement l’Évêque, avec un regard si triste, qu’il m’a pénétré de compassion. Il a voulu qu’avant son récit, on commençât par m’offrir quelques rafraichissemens.

À la fin, pressé par mes instances, il m’a dit : Jeronimo, le pauvre Jeronimo est vivant ; c’est tout ce que j’ai d’heureux à vous apprendre. Votre présence lui sera plus salutaire que tous les remedes. Clémentine est en chemin, pour revenir de Naples à Boulogne. Elle est d’une extrême foiblesse, obligée à mettre beaucoup de lenteur dans sa marche. On lui fera prendre quelques jours de repos à Urbin. Chere Sœur ! que n’a-t-elle pas souffert de la cruauté de sa Cousine, aussi bien que de sa maladie ! Le Général l’a toujours traitée avec amitié. Il est marié depuis votre départ, à une Dame, dont le mérite, la fortune & la naissance ne nous laissent rien à desirer. Il ne s’oppose point au desir qu’il nous a vu, de faire encore une tentative. Sa Femme a souhaité d’accompagner ma Sœur ; & ne pouvant