Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
Histoire

LETTRE LXIV.

Miss Byron à la même.

Dimanche 16 d’Avril.

Ô quelle scène, ma chere ! Mais il est inutile de vous la représenter. Pauvre Émilie ! Vous peindre son affliction, ce seroit vous retracer la mienne.

Mylord W… partit hier pour Windsor. Que direz-vous d’une conduite fort bizarre d’Olivia ! M. Belcher l’étant allé voir pour lui offrir de l’accompagner dans ses promenades, suivant le desir de Sir Charles, qui l’a chargé de procurer ici toutes sortes d’agrémens aux deux Dames, elle lui a répondu devant sa Tante, qu’elle lui rendoit graces de sa civilité, mais qu’elle ne lui causeroit aucun embarras pendant son séjour, et qu’elle avoit à sa suite quelques Gens qui connoissoient l’Angleterre. Il l’a quittée, assez mécontent. Dans une visite que Mylady L… lui a rendue cet après-midi, elle a raconté elle-même l’offre de M. Belcher et sa réponse. Elle a loué sa figure et sa politesse ; mais ce qui lui a fait rejeter un peu brusquement ses offres, a-t-elle dit à Mylady, c’est qu’elle ne peut douter que le Chevalier Grandisson n’ait eu quelques vues dans la commission dont il a chargé son