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du Chev. Grandisson.

rité, cette offre est amenée par degrés. Olivia n’a quitté sa Patrie que sous le prétexte d’un ancien goût pour les voyages. Elle voit d’abord les Sœurs de Sir Charles, sous de simples apparences de politesse. Elle ne le voit lui-même qu’à titre d’Amie, qui ne peut l’avoir oublié depuis qu’elle a quitté Florence, & qui est charmée de n’être pas étrangère pour tous les Anglois. Mais l’amour triomphe bientôt de ces ménagemens. Il la porte à s’ouvrir aux Dames Grandisson, à presser leur Frere, à déclarer qu’elle ne veut pas être outragée par des refus ; & lorsqu’elle apprend qu’il se dispose à retourner en Italie, elle tombe dans une furieuse irrésolution. Cependant Madame de Maffei, vieille Tante dont elle est accompagnée, la ramène fort sagement à des considérations d’honneur, qui lui font prendre le parti d’attendre en Angleterre le retour de sir Charles. Outre les espérances dont cette Dame la flatte pour l’avenir, elle lui persuade que retourner en Italie, sur les traces, & comme à la suite d’un homme pour lequel on lui connoît une tendresse fort vive, c’est se déshonorer tout-à-fait, au lieu qu’en demeurant tranquille en Angleterre, elle donnera lieu de penser que c’est uniquement son goût pour les voyages, qui lui a fait quitter sa Patrie, sans compter que pendant l’absence de Sir Charles, elle aura le temps de se lier avec les Dames Grandisson, & de se faire aimer dans une Famille qu’elle a tant d’intérêt à ménager. C’est Miss Byron qui fait ce récit dans plusieurs grandes Lettres