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Histoire

aujourd’hui ma priere, je n’ajoute rien. Expliquez-vous librement. Avez-vous d’autres objections que la peine d’un aveu ? Je cesse de vous presser.

Ainsi, Monsieur, c’est votre dernier mot. Elle n’a pas manqué d’accompagner cette réponse d’un certain air de fierté.

Entendons-nous, chere Sœur : Ce n’est pas celui de Mylord, mais c’est le mien. Je voudrois vous voir un peu plus sérieuse sur une affaire de cette importance. Si vous pouvez me nommer un jour avant Mardi, vous m’obligerez sensiblement. Je m’en remets à vos réflexions.

Il est sorti. Chacun s’est efforcé d’engager Miss Charlotte à satisfaire son Frere. Mylady L… lui a représenté qu’il avoit quelques droits sur la complaisance de ses Sœurs, & qu’il s’étoit expliqué plus fortement encore avec elle & son Mari ; qu’une vue, d’ailleurs aussi sérieuse que celle d’arranger ses affaires avant son départ, ne souffroit pas d’objections badines. Vous savez, Charlotte, a-t-elle continué, qu’il ne peut avoir d’autre motif que votre intérêt, & vous m’avez dit que votre dessein est d’épouser Mylord G… ; que vous estimez son Pere, son Oncle & toute sa Famille. Ils ont tous aussi la plus haute estime pour vous. Les articles sont dressés. Mon Frere vous le dit hier au soir. Il ne manque que votre choix pour le jour…

Charlotte a répondu impatiemment : je