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Histoire

L’Évêque, ajoute Madame Bemont, souhaiteroit beaucoup de pouvoir engager le Général son Frere à se joindre à lui, pour inviter Sir Charles à repasser en Italie, comme un dernier expédient qu’il juge à propos de tenter, avant que de renfermer leur Sœur dans un Couvent ou de l’abandonner à des mains étrangeres. Mais le Général refuse d’entrer dans ses vues. Il demande de quelle utilité sera cette visite, lorsque tout l’effet qu’elle peut produire, en rétablissant l’esprit de Clémentine, sera de lui donner plus d’ardeur que jamais pour le dénouement qu’on veut éviter ? Jamais il ne consentira, dit-il, que sa Sœur devienne la femme d’un Anglois Protestant. L’Évêque a déclaré qu’il n’étoit pas moins éloigné d’y consentir, mais il souhaite que la considération de ce point soit remise à d’autres tems, dans la confiance que leur Sœur, après sa guérison, trouvera dans ses principes la force de répondre à tous leurs desirs. On pourroit faire l’essai de cet expédient, dit le Général : mais le Chevalier qui paroît un homme artificieux, qui doit avoir employé, pour séduire Clémentine, des moyens dont personne ne s’est apperçu, & plus efficaces néanmoins qu’une déclaration ouverte. N’a-t-il pas eu l’art de faire tomber dans ses pieges Olivia & toutes les femmes qui l’ont connu ? Enfin le Général avoue qu’il n’aime point M. Grandisson ; que s’il l’a traité civilement, c’est par des égards