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Histoire

LETTRE LX.

Miss Byron à Miss Selby.

Londres, 4 Avril.

Le Chevalier Grandisson est arrivé d’hier au soir. Avec sa politesse ordinaire, il envoya demander, en arrivant, des nouvelles de ma santé, & prier M. Reves de lui donner ce matin à déjeûner. Est-ce pour lui-même, est-ce pour moi, qu’il prend cet air de cérémonie ? Pour tous deux peut-être. Ainsi, je suis dans l’attente de voir bientôt le noble objet des affections de Clémentine, son futur… Ah Lucie !

Mais vous voyez que le principal compliment est adressé à M. Reves. Garderai-je ma chambre ? Attendrai-je qu’il demande à me voir ? Il me doit quelque chose, pour l’émotion qu’il m’a causée dans la Bibliotheque de Mylord L… Je ne l’ai presque pas vu depuis. L’honneur me défend, m’a-t-il dit alors… cependant l’honneur m’ordonne… mais je ne puis manquer à la justice, à la générosité, ne consulter que mon intérêt propre… Ces paroles, chere Lucie, me retentissent encore dans les oreilles. Quel pouvoit en être le sens ? L’honneur me défend… Quoi ? de s’expliquer ? Il m’avoit fait un récit touchant ; il l’avoit fini ; que pouvoit lui défendre l’honneur ? Cependant l’honneur