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du Chev. Grandisson.

chagrins d’une triste Famille m’étoient présens, & je vous ai reçu, je vous ai traité comme l’auteur d’un mal que je ne dois attribuer qu’à notre mauvais sort. J’ai cherché des sujets d’offense. Pardon. Disposez de mes plus ardens services. Je marquerai à mon Frere avec quelle grandeur vous m’aviez vaincu, avant que j’eusse recours à sa Lettre, mais que l’ayant lue ensuite, j’ai regretté de ne l’avoir pas fait plutôt. Je vous acquitte, & je fais gloire d’une Sœur telle que la mienne. Cependant je remarque dans cette même Lettre, que la reconnoissance de mon Frere a contribué au mal que nous déplorons. Mais n’ajoutons pas un mot sur cette Fille infortunée. Il m’est trop douloureux d’en parler.

Vous ne me permettez pas, Monsieur…

Ah ! de grace, cher Grandisson, ayez cette complaisance pour moi. Jeronimo & Clémentine font le tourment de mon ame. Mais leur santé n’est pas aussi mauvaise qu’on peut le craindre. N’allons-nous pas demain à la cour ? Je compte de vous présenter au Roi.

C’est un honneur qu’on m’a fait dans mon premier voyage à Naples. Je suis obligé de partir demain, & j’ai déja pris congé de quelques Amis que j’ai dans cette Ville.

Mais vous passerez du moins le reste du jour avec moi.

C’est mon dessein, Monsieur.

Rejoignons mes Amis. J’aurai des excuses