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du Chev. Grandisson.

dération ; mais j’y remarquois trop d’appareil & j’en souffrois d’autant plus, que tous ces dehors affectés me faisoient appréhender quelque nouveau malheur à Boulogne, depuis que j’avois quitté cette Ville.

Il me proposa de passer dans le jardin. Vous me donnerez au moins huit jours, Chevalier.

Non, Monsieur. Une affaire d’importance m’appelle nécessairement à Florence & à Livourne. Je compte partir demain pour Rome, d’où je me rends en Toscane.

Cette précipitation me surprend. Quelque chose vous déplaît dans ma conduite, Chevalier.

J’avouerai, Monsieur, avec la franchise qui m’est naturelle, que je ne vous trouve point cet air de bonté & de complaisance, que j’ai pris plaisir à voir dans d’autres occasions.

J’atteste le Ciel, Chevalier, qu’il y a peu d’hommes au monde pour qui je me sois senti plus de penchant que pour vous. Mais j’avouerai, à mon tour, que je ne vous vois point ici avec autant de tendresse que d’admiration.

Ce langage, Monsieur, ne demande-t-il pas un peu d’explication ? C’est ma confiance apparemment que vous admirez ; & dans ce sens, je vous rends graces d’une réflexion qui me fait honneur.

Je n’entends rien qui puisse vous blesser. J’entens, en particulier, la noble résolution