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Histoire

Madame, sur votre bonté & sur celle de mon cher Jeronimo, que j’avois fondé toutes mes espérances.

Je sais, Chevalier, que vos propositions ne peuvent jamais être acceptées, & je n’espere plus rien de vous. Après cette entrevue, qui sera vraisemblablement la derniere, il ne peut me rester le moindre espoir. Ma Fille commençoit à balancer. Que son cœur est plein de vous ! Mais il est impossible que vous soyez jamais unis : je le vois, & je ne suis point d’avis de l’exposer davantage à des entretiens, dont je ne puis rien attendre d’heureux. Vous paroissez affligé : j’aurois pitié de vos peines, Monsieur, si votre bonheur & le nôtre n’étoient pas entre vos mains.

Je m’attendois peu à trouver ce changement dans les dispositions de la Marquise. Me sera-t-il permis, Madame, lui dis-je d’un ton fort humble, de faire mes adieux à la chere personne dont le cœur & la piété méritent mes adorations ?

Il me semble aussi à propos, Chevalier, qu’ils soient différés. Différés, Madame ! Le Marquis & le Général arrivent ; mon cœur me dit que je serai privé pour jamais du bonheur de la voir.

Pour cette fois du moins, il vaut mieux, Monsieur, qu’il soit différé.

Si vous exigez ma soumission, je vous la dois, Madame, & je ne puis attendre que du Ciel le pouvoir de reconnoître toutes vos