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Histoire

LETTRE XL.

Miss Byron, à Miss Selby.

Vous savez, ma chere, combien d’affaires importantes dépendoient de la conduite & de la décision du jeune Chevalier. Mylord L… étoit en Écosse, où il avoit marié deux de ses trois Sœurs, pour éclaircir son bien, & dépendre moins, soit de la justice, soit de la générosité de sir Thomas Grandisson. Miss Charlotte étoit dans une dépendance absolue de l’amitié de son Frere. La malheureuse Oldham avoit déja reçu de tristes preuves du changement de sa fortune, & ne pouvoit douter que les deux Sœurs, avec tant de sujet d’aversion, n’animassent contr’elle un Frere, dont elle avoit contribué à diminuer la fortune par les profusions de leur Pere. Les deux Intendans trembloient à l’approche de leur nouveau Maître, dans le doute qu’il voulût signer des comptes informes, auxquels le délire continuel de leur Pere ne lui avoit pas permis de mettre la derniere main. Miss Orban, sa Mere, & ses deux Tantes, quoique trompées dans leurs principales espérances, avoient quelques prétentions, qu’elles étoient embarrassées à faire valoir sans honte. Mylord W. Oncle maternel de sir Charles, n’avoit actuellement aucun intérêt à démêler avec le