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Histoire

Traité de sa Fille, arriva aussi, ses comptes à la main ; & ne trouvant au château que le sujet d’une affreuse consternation, il se retira dans une hôtellerie voisine avec un reste de confiance au vigoureux tempéramment du malade. Ce ne fut que le sixieme jour, lorsque les Médecins eurent déclaré qu’ils n’en espéroient plus rien, que Madame Oldham fit avertir les deux Sœurs, de la misérable situation de leur Pere. Elles partirent sur le champ. On ne pouvoit leur supposer beaucoup d’affection pour une femme qui avoit causé une partie de leurs chagrins. M. Everard Grandisson, dont elles étoient accompagnées, lui fit dire, de leur part, que rien ne devoit l’arrêter plus long-tems auprès de leur Pere. Elle avoit déja eu la prudence d’éloigner ses Enfans : mais elle insista constamment à demeurer, soit par des motifs de tendresse, ou pour éviter les soupçons d’avoir détourné quelques effets ; car après la mort de Sir Thomas, elle n’attendoit aucune pitié de la Famille. Malheureuse femme ! À quel titre y auroit-elle pu prétendre ? Miss Caroline consentit, & fit consentir sa Sœur, à la voir demeurer. Rien ne fut si choquant pour elles que d’entendre leur Pere, dans son délire, répéter sans cesse le nom de Miss Orban, quoiqu’elles n’eussent rien appris du nouveau Traité, & que Madame Oldham n’en fût pas mieux informée. Quelquefois aussi on lui entendoit prononcer le nom de son Fils ; mais