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Histoire

jetter à vos pieds. Lorsque cette permission m’arrivera, je vous ouvrirai le fond de mon cœur. Le crédit de votre Nom, & la connoissance de votre bonté, feront ma plus glorieuse recommandation pour l’établissement que vous paroissez désirer. Mais je vous demande en grace, Monsieur, de suspendre jusqu’à mon retour le Traité que vous m’avez fait la grace de commencer. Vous me faites celle de me demander mon opinion, sur la personne qu’on vous propose. Je me souviens de lui avoir trouvé beaucoup de mérite & d’agrémens.

Je n’apprens point, sans une vive affliction, que vous ayez trouvé quelque sujet de mécontentement dans la conduite de mes Sœurs. Comment les Filles d’une Mere, telle que la nôtre, sont-elles capables de s’oublier ? Elles ne doivent pas s’attendre à me voir favoriser leurs fautes. Je leur ferai connoître que mon estime & mon amitié, si elles y attachent quelque prix, sont moins fondées sur le sang que sur le mérite, & que les meilleures qualités deviennent suspectes, lorsqu’elles ne sont point accompagnées du respect qu’on doit à son Pere.

Vous me demandez, Monsieur, ce que je pense de Mylord L…, & s’il a fait quelque démarche pour m’engager dans ses intérêts, à l’occasion des sentimens qu’il a conçus pour ma Sœur Caroline. Il m’a fait l’honneur de m’écrire. Je vous renvoie sa Lettre, avec une copie de ma réponse. À