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Histoire

sous votre protection & sous vos ordres. Ô Monsieur !

Sir Thom. Je suppose, Caroline, que Mylord L… n’aura pas plus de peine à vous trouver, qu’il n’en a eu à s’assurer de votre inclination. Pour vous, Charlotte, vous vous retirerez chez votre vieille Tante d’York-Shire, qui est capable de vous apprendre que la patience est une vertu, & qu’une fille ne doit pas se rendre à la premiere offre, quand elle veut qu’on lui en fasse une seconde. (Il lui jetta ici un regard fort dédaigneux.)

Remarquez, ma chere Lucie, que cette vieille Tante d’York-Shire est une Sœur de Sir Thomas, dont il a toujours empêché le mariage, & qu’il entretient par une pension assez médiocre, quoiqu’elle ait des droits auxquels il ne pourroit rien opposer, mais dont il a l’adresse d’éluder l’exécution.

Miss Carol. Je suis votre fille, Monsieur. Tout est respectable de la part d’un Pere. Mais vous n’aurez rien à me reprocher : je n’aurai point d’empressement ; & je vous promets à genoux, de n’être jamais à Mylord L… sans votre consentement. Ce que je vous demande uniquement, Monsieur, c’est de ne me proposer jamais d’autre homme.

Sir Thom. (un peu rallenti.) Je vous prends au mot, Mademoiselle. Mais j’exige, en même tems, que vous n’ayez aucune correspondance avec lui ; que vous ne vous