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Histoire

allée vers elle. J’ai pris sa main. Eh bien, chere fille ! vous dites donc que vous souhaitez de vivre avec moi ?

Si je le souhaite ! C’est le plus cher de tous mes désirs.

M’accompagnerez-vous en Northampton-Shire, mon Amour ?

Au bout du monde, Mademoiselle. Je serai votre premiere Suivante, & je vous aimerai plus que mon Tuteur, s’il est possible.

Ah, ma chere ! Mais comment pourrez-vous vivre sans voir quelquefois votre Tuteur ?

Quoi donc ? Il vivra sans doute avec nous.

Non, non, ma chere. Et vous aimerez mieux alors vivre avec lui qu’avec moi, n’est-il pas vrai ?

Pardonnez-moi, Mademoiselle. Je souhaite, en vérité, de vivre & de mourir avec vous ; & je suis sûre que la bonté de son cœur l’amenera souvent pour nous voir. Mais, vous pleurez, ma chere Miss Byron ! dites-moi donc d’où viennent vos larmes. Pourquoi parlez-vous si vîte, avec une prononciation si courte ? Vous paroissez dans un embarras…

Je parle vîte ; ma prononciation est courte, & je parois dans un embarras… Mille graces, mon Amour, pour votre observation. J’en profiterai. Faites-moi le plaisir, à présent, de me laisser.

L’aimable fille est sortie sur la pointe des