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du Chev. Grandisson.

civilement les siens. Lorsqu’on me souhaita de la santé & du bonheur, elle fit les mêmes vœux. Lorsqu’on me pressa de repasser à Boulogne avant mon retour en Angleterre, elle me tint le même langage. Mon cœur en fut soulagé. J’étois charmé d’une si heureuse révolution. Enfin, lorsque je pris congé pour la derniere fois, elle reçut mes complimens d’un air libre. Je voulus porter mes levres sur une de ses mains : elle me dit que le libérateur de son Frere devoit la traiter plus familierement ; & se baissant vers moi, elle me présenta la joue. Que le Ciel, ajouta-t-elle, conserve mon Précepteur ! (Et qu’il vous convertisse, Chevalier) me dit-elle aussi en Anglois. Puissiez-vous ne manquer jamais d’un agréable Ami, tel que vous l’avez été pour nous !

Le Signor Jeronimo n’étoit point en état de quitter sa chambre. J’allai lui faire mes adieux. Ô cher Grandisson ! s’écria-t-il en me serrant dans ses bras ; il est donc vrai que vous nous quittez ! Que toutes les bénédictions du Ciel vous accompagnent ! Mais que deviendront le Frere & la Sœur, après vous avoir perdu ? Vous me comblerez de joie, lui dis-je, si vous me faites l’honneur de m’écrire quelques mots, par un de mes gens, que je laisse ici pour quelques jours, & qui doit me rejoindre à Inspruck. Donnez-moi des nouvelles de toute cette chere Famille, & marquez-moi si la santé de votre Sœur se soutient. Elle sera, elle doit être à vous,