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du Chev. Grandisson.

la conduite de Mylord G…, elle ne se sent point capable de lui accorder l’estime qu’une femme raisonnable doit à son Mari, je ne la blâmerai point de renoncer à lui, pourvu qu’elle ne le tienne point en suspens, lorsqu’elle sera sûre de ses propres dispositions, & qu’elle prenne pour exemple le modele de son sexe.

Je ne pouvois ignorer à qui ce compliment étoit adressé ; & peu s’en est fallu que je ne l’en aie remercié par une inclination. Mais je me suis applaudie de ne l’avoir pas fait.

Il me semble, Mademoiselle, qu’il ne nous reste rien à dire sur ma Sœur Charlotte. J’ai déja écrit au Chevalier Watkins, pour le prier, dans les termes les plus civils, de renoncer à ses espérances. Mylord attend impatiemment mon retour à la Ville. Je partirai avec d’autant plus de joie, que je suis sûr de lui en causer beaucoup.

Vous devez être extrêmement heureux, Monsieur, puisqu’au plaisir continuel de faire du bien, vous joignez celui de partager si vivement la satisfaction d’autrui.

Sa modestie, ma chere, est si noble, que je pouvois lui parler avec plus de hardiesse que je ne me l’étois figuré en le suivant à la Bibliotheque. D’ailleurs la présence d’esprit m’étoit revenue, depuis que nos discussions sur l’amour d’une autre avoient fait de moi une personne importante. Mais mon attention devoit être bientôt engagée dans