Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
du Chev. Grandisson.

Miss Byron. Il me semble que Miss Grandisson ne doit consulter qu’elle-même dans cette occasion. Si son cœur n’objecte rien contre Mylord G…, je m’imagine qu’elle ne doit craindre les objections de personne.

Miss Grand. Expliquez-vous, expliquez-vous, chere Henriette.

Sir Ch. Miss Byron s’explique avec la pénétration & la prudence qui ne l’abandonnent jamais. Si je suis assez heureux pour interpréter son sentiment en donnant le mien, les voici tous deux : Mylord G… est d’un excellent naturel & d’une humeur fort douce ; il fera le bonheur d’une femme, qui aura quelque prudence, quand elle y joindroit un peu de caprice. Charlotte est d’une vivacité extraordinaire. Elle aime la plaisanterie, presqu’autant qu’elle aime ses Amis…

Miss Grand. Comment, mon Frere !

Sir Ch.… & Mylord G… ne la contraindra point là-dessus. Les jalousies de mérite ne conviennent point à l’état du mariage. J’ai connu un Poëte, dont la haine commença pour sa femme, sur ce qu’il entendit assurer qu’elle faisoit mieux des vers que lui. Mais que Charlotte reconnoisse les bonnes qualités de son Mari, je lui réponds qu’il lui accordera celles qu’elle possède, & que leur bonheur naîtra de cette déférence mutuelle.

Miss Grand. Ainsi, je comprends que si je devenois la femme de Mylord G…, il ne