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du Chev. Grandisson.

tout jeune que je suis, ma tranquillité dépendroit à présent des caprices d’autrui. Cette réponse, Charlotte, vous satisfait-elle pour Mylady Françoise ?

Miss Grand. Assez ; & d’autant plus qu’il y a une jeune personne que j’aurois préférée à Mylady Françoise.

(J’ai pensé, ma chere, que je ne devois pas être présente à cette conversation : Mylord L… m’a regardée. Mylord L… n’auroit pas dû me regarder. Les Dames ne l’ont pas fait).

Sir Ch. Eh ! qui est-elle ?

Miss Grand. Mylady Anne S…, vous le savez. Puis-je demander, Monsieur, pourquoi cette ouverture n’a pas eu de succès ?

Sir Ch. Mylady Anne est une personne de mérite, je n’en doute point ; mais sa fortune auroit été mon principal motif, si je lui avois adressé mes soins ; & jamais cette seule vue ne m’a conduit deux fois chez une femme.

Miss Grand. Ainsi, Monsieur, je suppose que c’est à quelque Dame Étrangère que vos soins se sont adressés.

Sir Ch. J’avois cru, Charlotte, que votre curiosité ne s’étendoit qu’aux Dames d’Angleterre.

Miss Grand. Pardonnez-moi, Monsieur ; elle regarde toutes les femmes, sans distinction de Pays, s’il y en a quelqu’une en effet qui ait donné de l’éloignement à mon Frere