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Histoire

dépendante ; elle doit l’être. Votre Pere lui auroit fait une pension plus forte, s’il n’eût appris, par une longue expérience, que c’étoit lui donner de nouvelles armes contre elle-même. J’ai trouvé, depuis sa mort, cette déclaration dans ses Papiers ; & c’est la connoissance que j’ai de ses intentions, qui me porte à vous donner le conseil que je répete : s’il y a quelque espérance de réformation, je vous ouvrirai les voies, ma chere, pour vous faire honneur à vous-même de votre générosité ; & je prendrai sur moi l’avis de la restraindre à la supposition d’une bonne conduite, autant pour leur propre intérêt que pour le vôtre.

Miss Ém. Ô Monsieur ! que j’admire votre bonté ! Vous m’inspirez du courage. Je souhaite à présent de voir ma malheureuse Mere, dans l’espérance qu’elle me donnera le pouvoir de contribuer au bonheur de sa vie. Fasse le Ciel qu’elle soit mariée, & qu’elle ait les plus justes droits à tout ce que vous me conseillerez de faire pour elle !

Sir Ch. Je doute que ce M. Ohara soit l’homme pour lequel il se donne. Mais il peut avoir vécu assez long-temps, pour reconnoître ses folies. À l’égard de votre Mere, quels efforts n’ai-je pas déja faits pour la servir ? J’avois perdu l’espoir de la faire rentrer dans elle-même ; mais je souhaite que nous la trouvions réellement mariée. Cette tentative sera la derniere. Écrivez-lui, ma chere. Cependant ne lui dites rien de notre