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Histoire

est d’un fort bon naturel. Sa fortune est considérable. On peut lui tendre des piéges. Elle n’a point d’autre Pere que vous. La pauvre Petite, [je suppose que pour l’attendrir vous me donneriez des noms touchans] la pauvre Petite n’a point de Mere, ou se trouve plus malheureuse que si elle n’en avoit point. Quel meilleur parti voyez-vous pour elle, que de la laisser vivre avec nous ? Je serai sa Protectrice, son Amie, sa Maman. Oui, Mademoiselle, [en s’interrompant] permettez que je me choisisse une Maman. Ne laissez point une malheureuse Fille sans Mere, si vous pouvez lui en donner une. Je suis sûre que toute mon étude sera de vous donner du plaisir ; & que jamais je ne vous causerai de peine. Vous direz donc à Sir Charles : j’insiste là-dessus, M. Grandisson. Nous ferons le bonheur de cette pauvre Orpheline. On lui a parlé des artifices des hommes, pour faire tomber les riches Héritieres dans leurs piéges. Cette crainte & celle qui regarde sa Mere la font trembler continuellement. Elle seroit tranquille avec nous. » Chere, chere Miss Byron ! vous êtes touchée en ma faveur… [Qui ne l’auroit point été de ses tendresses enfantines ? Elle jetta ses bras autour de moi.] Je vois que vous êtes touchée… Je ferai gloire d’être à votre suite. Je serai votre femme de chambre, s’il le faut. J’aiderai à vous parer, & à vous