Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
du Chev. Grandisson.

sa femme de Chambre. Est-ce vous, ma très-chere Miss Byron ? s’écria-t-elle, en venant à moi les bras ouverts ; quelle extrême bonté !

Je viens, ma chere, lui dis-je, passer agréablement une demie-heure avec vous ; du moins si je ne vous suis pas incommode.

Ah ! jamais Miss Byron ne peut l’être à personne.

Commencez donc, chere Miss, par donner à votre femme de Chambre la liberté de se coucher ; sans quoi j’abrégerois ma visite. J’ai fait la même grace à la mienne. Si vous avez besoin de quelques petits services, je vous les rendrai moi-même.

Ah ! Mademoiselle, vos attentions s’étendent à tout le monde. Anne me dit que tous les Domestiques vous adorent dans cette maison ; & je sais assez combien vous êtes chere aux Maîtres. Anne, vous pouvez vous aller coucher.

La mienne m’a dit plus d’une fois que Miss Jervins aime à se coucher tard, & qu’elle lit, ou se fait lire par Anne, qui n’a pas trop de passion pour cet office, quoiqu’elle lise fort bien. Les Domestiques sont aussi sensibles que leurs Maîtres & leurs Maîtresses. Ils expriment naturellement ce qu’ils sentent. Je ne doute pas qu’ils n’aiment aussi Miss Jervins. Je jugerois aussi volontiers des Maîtres par l’affection de leurs Domestiques, que par toute autre regle. L’assiduité parfaite & respectueuse de ceux