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du Chev. Grandisson.

nois le monde, Monsieur, (en riant d’un air folatre, & riant encore.)

Et moi je ne connois rien, Madame Jervins, qui m’oblige à des explications sérieuses avec vous. Mais qu’avez-vous à dire à ma Pupille ?

À dire ? Monsieur. Mais vous n’ignorez pas que je suis sa Mere ; & je pense à me charger d’elle. Son Pere vous a confié le soin de son bien ; mais je pense à la tirer, pour sa réputation, des mains d’un Tuteur de votre âge. J’espère, Monsieur, que vous ne vous y opposerez point.

Si c’est-là, Madame, le seul motif de votre visite, je vous demande la permission de l’abréger. Mes affaires me pressent de sortir.

Où est Émilie ? Je veux la voir.

Si cet empressement, Madame, vient de l’amour maternel, vous la verrez à son retour ; quoique jusqu’à présent vous ne l’ayez pas traitée avec l’affection d’une Mere. Mais sa personne & sa réputation ne m’ont pas été moins confiées que sa fortune.

Je suis mariée, Monsieur, & mon Mari est homme d’honneur.

Votre mariage, Madame, est une nouvelle raison pour ne pas vous charger d’Émilie.

Apprenez, Monsieur, que mon Mari est un homme d’honneur, aussi brave que vous l’êtes vous-même, & qu’il est capable de soutenir mes droits.

Quel qu’il soit, Madame, il n’a rien à