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du Chev. Grandisson.

Miss Byr. Des louanges, Charlotte ! De la main de votre Frere !… Ô maudite curiosité ! Premiere faute de nos premiers Peres ! Mais j’aurai le courage d’y résister. Si vous m’excitez à faire des questions, riez-en : j’y donne les mains. Mais je vous demande en grace de n’y pas répondre. Chere miss, si vous m’aimez, emportez cette Lettre, & ne cherchez point à me rabaisser à mes propres yeux.

Miss Grand. Savez-vous Henriette, que vos réflexions tombent sur moi ? Mais c’est moi-même, qui veux vous faire une question. Vous sentez-vous disposée, comme une troisieme Sœur, à prendre Émilie en garde, & à la conduire avec vous en Nortamtpthon-Shire ! Répondez.

Miss Byr. Ah ! Miss Grandisson ! Et vous croyez que la Lettre contienne une proposition de cette nature ? Mais ne me répondez point, je vous en supplie. Attendez qu’on me fasse les propositions, de quelque nature qu’elles soient. Elles viendront toujours trop-tôt, si elles sont désagréables. [J’avois les larmes aux yeux.] Mais je vous assure, Mademoiselle, que je ne serai pas traitée avec indignité, par le meilleur même de tous les hommes ; & pendant que je puis me refuser à une chose que je crois indigne de moi, j’ai un titre pour agir avec fermeté, si l’occasion s’en présente. Vous êtes sa Sœur, Mademoiselle ; mais je n’ai rien à espérer ni à craindre.