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du Chev. Grandisson.

calomnieuses accusations d’Athênes. Cette confession, & les circonstances de sa mort, causerent au Docteur une tristesse si profonde, qu’il tomba dans une maladie, dont il eut beaucoup de peine à revenir.

Le Chevalier Grandisson avoit visité, pendant ce tems-là, quelques parties de l’Asie & de l’Afrique, particuliérement l’Égypte, en profitant de toutes les occasions pour continuer son commerce avec M. Belcher & le Docteur. À son retour en Italie, où ses deux Amis l’attendoient, il engagea le Docteur à servir de compagnon à M. Belcher, dans quelques autres voyages qu’il leur fit entreprendre, sous prétexte qu’il en espéroit lui-même quelques lumieres, qu’il n’avoit pas le tems de se procurer par ses propres yeux. C’en étoit un, pour fournir aux frais de cette entreprise. Il savoit que M. Belcher avoit une Belle-Mere, qui lui avoit fait retrancher depuis peu les deux tiers de sa pension ; & lorsque son ami voulut rejeter une condition si généreuse, il ajouta au premier motif, qu’une course de cette nature serviroit à rétablir la santé du Docteur, qui leur étoit également cher à tous deux. Jamais il ne manquoit d’argumens pour diminuer l’embarras de ceux qu’il vouloit obliger, & pour leur faire recevoir ses bienfaits comme une dette, ou comme une faveur dont il leur avoit obligation lui-même.

Pendant que ses deux Amis firent le voyage qu’il leur avoit proposé, il ne quitta