Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
du Chev. Grandisson.

fera rien qui soit opposé à ses intérêts, ou à ceux de ses autres Enfans ; & la Niéce de mon digne Ami n’entrera point dans sa famille, sans être sûre d’y être reçue avec considération.

On est venu m’avertir que le souper nous attendoit. J’ai conduit mes hôtes dans la salle à manger, en donnant la main à Miss Danby. Commençons, leur ai-je dit, par une petite Fête, où je veux que la familiarité regne avec la joie. Si votre bonheur dépend de moi, comptez tous trois d’être heureux.

Vous jugez aisément, mon cher Docteur, qu’avec un cœur aussi sensible que le mien, j’ai dû prendre beaucoup de plaisir à voir aux mêmes personnes, un visage fort différent de celui qu’ils avoient apporté. En voyant éclater la reconnoissance dans les regards de la Sœur & dans le langage des deux Freres, je me suis imaginé plus d’une fois que je voyois le cher Danby, les yeux attachés sur nous, s’applaudissant du choix qu’il a fait d’un Exécuteur, qu’il voyoit déterminé à suppléer aux défauts, dont l’excès de son ressentiment d’un côté, & de l’autre celui de sa reconnoissance, ont été l’occasion. J’ai déclaré à M. Thomas Danby qu’avec le legs de son Oncle, il pouvoit faire fond sur cinq mille livres sterling, & qu’il dépendoit de lui d’entrer en Traité avec son Patron, pour sa Niéce & pour leurs arrangemens de commerce. J’ai fait la même