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du Chev. Grandisson.

J’attendrai, pour envoyer à Colnebroke, où je suppose tout le monde en bonne santé, que je puisse joindre à ce récit les circonstances de notre entrevue.

Vendredi au soir.

M. Sylvestre, d’un air qui rendoit témoignage à la satisfaction de son cœur, m’a présenté d’abord Miss Danby ; ensuite ses deux Freres, qui ont reçu mes premieres civilités avec un peu d’embarras, comme s’ils avoient eu quelque chose à se reprocher, ou le généreux regret d’avoir été prévenus. La Sœur avoit l’air plus aisé, sans être moins modeste ; ce qui m’a fait juger qu’elle étoit moins blâmable que ses Freres, par lesquels il y a beaucoup d’apparence qu’elle s’est laissée conduire. Miss Danby est une jeune personne fort agréable. M. Thomas & M. Édouard Danby sont aussi deux jeunes gens d’une physionomie revenante, & qui ne paroissent pas manquer d’esprit.

Dès le premier moment, j’ai dissipé tout ce qui pouvoit leur rester d’inquiétude, & nous nous sommes tous assis avec un air de confiance & d’amitié. Je ne vous offre pas, leur ai-je dit, de vous lire le Testament de votre Oncle. Il suffit de vous répéter ce que vous devez avoir appris de M. Sylvestre ; vous devez y avoir part tous trois, chacun pour la somme de mille livres sterling.

Ils m’ont fait une profonde révérence ; & l’aîné des deux Freres m’a déclaré qu’ils ac-