Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 2, 1763.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
du Chev. Grandisson.

fondées sur une plus parfaite connoissance de M. Anderson & de son propre cœur, qu’elle n’a pu l’avoir dans un âge moins avancé. Je ne suis pas capable, Monsieur, de vous faire un portrait désavantageux de votre Ami. Mais que je sache, s’il vous plaît, quelles sont ses prétentions. Il paroît d’une humeur vive. Peut-être ne suis-je pas plus disposé à souffrir. Évitons les démêlés contentieux ; & qu’on ne dise jamais que M. Anderson, qui espéroit quelque avantage de ses liaisons avec ma Sœur, ait reçu de moi la moindre offense.

Le colonel Marter, qui n’étoit pas assez éloigné pour n’avoir pas entendu quelques-uns de nos discours, pria M. Mackenzie de lui accorder un moment d’entretien ; & j’étois trop près d’eux aussi, pour me défendre de prêter l’oreille. J’entendis M. Marter, qui donnoit carriere à son amitié sur la réputation qu’il m’attribuoit dans les Pays Étrangers. Il vanta ma bravoure, qui est un article de grand poids, dans le Militaire, & pour votre sexe. Enfin il s’étendit avec si peu de modération sur mes louanges, que j’étois prêt à lui en faire des plaintes ; lorsque M. Mackenzie le fit passer avec lui dans le Cabinet, où le major étoit encore avec M. Anderson. Je suppose qu’on l’informa de tout ce qui s’y étoit passé. Un quart-d’heure après, il vint me prier, au nom des autres, de retourner au Cabinet ; & me laissant partir seul, il de-