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Histoire

« Mais si Mylady Anne ressembloit à Miss Byron, croyez-vous que vous pussiez prendre du goût pour elle ? » il me répondit que Miss Byron étoit une personne charmante. Ma Sœur ajouta négligemment à cet éloge, que Miss Byron étoit la plus aimable fille qu’elle eût jamais connue ; & que jamais elle n’avoit vu la beauté, les graces, la douceur, la dignité dans un assemblage si parfait.

Vous jugez bien, Lucie, que je ne donne rien ici à la vanité, & que je ne pense qu’à vous répéter fidélement jusqu’au moindre mot.

Mon Frere, a continué Miss Grandisson, prit occasion de ce portrait pour en faire un beaucoup plus vif & plus étendu ; & j’en fus si frappée, que je lui demandai librement si cette chaleur ressembloit à l’amour.

Mes yeux, chere Lucie, ont eu la hardiesse de demander aussi quelle réponse on avoit fait à cette question. Miss Grandisson les a fort bien entendus.

Ah ! Chere Henriette, m’a-t-elle dit, je comprends ce regard, malgré l’embarras dont il est accompagné. Voici la réponse de mon Frere : « Il est impossible de voir Miss Byron sans l’aimer. Vous savez, Charlotte, que je vous l’ai présentée comme une troisième Sœur : & qui eût jamais plus d’affection que moi pour les siennes ? » Mylady & moi, chere Henriette, nous baissâmes les yeux ; mais moins surprises encore