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Histoire

si je n’étois pas venue à Colnebroke ; mais c’étoit dans la disposition de lui répéter, comme je le faisois depuis long-tems, que je ne pouvois jamais être à lui, & que s’il ne vouloit pas me dégager de ma folle promesse, j’étois déterminée au célibat pour toute ma vie. Je demande à présent le conseil de tous ceux qui m’ont fait la grace de m’écouter.

Mylord L… Je pense, ma Sœur, que cet homme est absolument indigne de vous. J’approuve la résolution où vous êtes de ne jamais l’épouser.

Mylady L… Sans attendre l’opinion de mon Frere, la mienne est que M. Anderson en use indignement, lorsqu’il prétend vous lier par une promesse inégale ; c’est-à-dire, une promesse qu’il n’a point accompagnée de la sienne. Je ne puis croire, Charlotte, qu’elle soit un lien pour vous. Et que penser du vil artifice, qui lui a fait employer la main d’autrui pour vous écrire, au risque de vous perdre de réputation, & contre un engagement formel au secret ? Que je haïrois cet homme-là ! Qu’en dites-vous, Miss Byron ?

Miss Byron. Je répondrois mal à la confiance de cette chere assemblée, si je ne hazardois pas mon sentiment, lorsqu’on me fait l’honneur de le demander. Il me semble, Miss Grandisson, qu’il n’y a jamais eu entre vous & le capitaine Anderson aucune affection vive, aucune sympathie de caractere ? si je puis employer cette expression.

Sir Ch. Excellente question.