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du Chev. Grandisson.

si choquant que dans la bouche de Mylady Anne.

On m’apporte à ce moment la Lettre de ma Tante, sur ce qui s’est passé entr’elle & la Comtesse de D… Ainsi, chere & bonne Comtesse, vous êtes partie fort chagrine ! j’en suis affligée. Mais ma Tante m’assure que vous êtes d’ailleurs contente de moi, & que vous louez du moins ma franchise : c’est un éloge que je crois mériter. Je suis charmée que cette aimable Dame désespere de vaincre ma prévention en faveur d’un autre ; ce sentiment est digne d’elle & de son Fils. Je ne cesserai jamais de la respecter. Graces au Ciel, cette affaire me paroît terminée.

Ma Tante regrette l’incertitude où je suis. Mais ne m’a-t-elle pas dit elle-même que sir Charles Grandisson étoit trop riche, possédoit trop d’avantages, & que sur ce point, il étoit par rapport à nous ce que le Public est pour les personnes privées ? Je ne vois donc rien à regretter. Pourquoi le terme d’incertitude ? Soyons certains, & tout est fini. Ses Sœurs en peuvent badiner, me parler de quelque heureux homme en Nortampton-Shire, comme si elles me disoient, vous ne devez point penser à mon Frere ; me répéter que Mylady Anne S… est une très-riche Héritiere, ce qui est me dire, en d’autres termes : quelle peut être votre espérance, Henriette Byron ? Rien ne me