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du Chev. Grandisson.

ma chere Lucie ? c’en est un pour moi-même, & qui ne doit jamais être révélé, que d’aimer un homme dont je n’ai jamais reçu la moindre déclaration d’amour.

LETTRE XLII.

Miss Byron à Miss Selby.

Lundi 13 de Mars.

Il faut vous dire à présent en faveur de qui les deux Sœurs donnent leur suffrage. C’est Mylady Anne S… fille unique du Comte de S… Il paroît qu’elle jouit déja d’une grosse fortune, indépendante de son Pere, dont elle attend encore plus. Elle a fait annoncer, pour aujourd’hui même, une visite aux deux Sœurs. J’y consens. C’est sans doute une personne charmante. C’est un esprit supérieur. C’est tout ce qu’il y a d’aimable au monde. Mais je doute, ma chere, si je souhaite sincérement de la trouver digne de ces éloges. Quoi ? l’Amour, s’il faut avouer qu’il ait quelque pouvoir sur moi, l’amour est-il capable de rétrecir le cœur ? Je ne sais si lors qu’il est incertain & qu’il n’est que d’un côté, il n’a pas un peu d’affinité avec la jalousie, l’envie & la dissimulation. Mais je n’en serai pas moins fidele à mon éducation, aux exemples que j’ai reçus, quels que puissent être les vœux de