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Histoire

seroit point agir avec la dignité qui convient à mes Sœurs. »

Ô chere Lucie ! priez ma Tante de me faire préparer mon appartement au château de Selby. Il est impossible de vivre dans le torrent de gloire qui rayonne autour de cet admirable mortel ! Mais, pour se soutenir, il semble qu’on peut lui trouver un défaut. Il l’avoue lui-même. Cependant son aveu ne le justifie-t-il pas ? Oh ! non ! car il ne paroît point qu’il pense à s’en corriger. Ce défaut est l’orgueil. Ne remarquez-vous pas quelle idée il attache quelquefois à son nom, & de quel ton il parle de la dignité qui convient à ses Sœurs ? Quelle fierté ! Ô chere Lucie ! il est trop plein de ce qu’il se doit, & de ce qu’il doit aussi à l’éclat de sa fortune. Que puis-je dire ? Je sais néanmoins qui feroit son étude de le rendre heureux… Grace, grace, mon cher Oncle ! ou plutôt Lucie, passez absolument sur cette ligne.

Sir Charles, huit mois après la mort de son Pere, donna de sa propre main Miss Caroline à Mylord L… Elle partit avec son Mari pour l’Écosse, où elle a joui pendant quelque tems de l’admiration & des caresses de sa nouvelle famille. Quel bonheur pour moi, que la nouvelle de leur retour ait conduit Sir Charles & Miss Charlotte à Colnebroke, pour y disposer tout à leur réception !

Dans leur voyage d’Écosse, Sir Charles les accompagna jusqu’à Yorck, où il passa quelques jours chez sa Tante éléonore Gran-