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du Chev. Grandisson.

disson l’auroit engagé à faire pour vous, si le Ciel nous eût conservé plus long-tems une si bonne Mere. Lorsque vous vous donnerez d’une main à Mylord L… faites-lui ce présent de l’autre ; & que toute sa reconnoissance tombe sur vous. Je ne fais que mon devoir. Je crois remplir un article du Testament de mon Pere, tel que je me figure qu’il l’auroit fait, si la mort lui en avoit laissé le tems.

Après avoir tendrement embrassé sa Sœur, il sortit, avant qu’elle eût ouvert le papier. Elle y trouva la somme de dix mille livres sterling en Billets de Banque. Dans le premier mouvement de son cœur elle se jetta sur un Fauteuil, où elle fut quelque tems sans avoir la force de se remuer. Ensuite, revenant à elle-même, elle se hâta de chercher son Frere. On lui dit qu’il étoit dans l’Appartement de sa Sœur. Elle ne l’y trouva point ; mais elle fut surprise de trouver Miss Charlotte en pleurs. Sir Charles venoit de la quitter. Que vois-je ? lui dit-elle ; quels sont les chagrins de ma chere Charlotte ? Ô quel frere ! lui répondit l’autre. Il est impossible de soutenir tant de bonté. Voyez cet acte. Lisez le papier qui est dessus. Miss Caroline prit un billet, qui contenoit ce qui suit :

« Je viens de remettre à Caroline la somme que je l’ai crue en droit d’attendre de la bonté de mon Pere & de la situation de notre Famille, s’il eût vécu assez long-tems pour nous faire connoître ses dernieres volontés. Comme je n’ai pas moins de con-