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Ma très-chère ame… voudriez-vous que je parusse… " je voudrais, monsieur, que vous parussiez ce que vous êtes : et je suis résolue de paraître ce que je suis aux yeux de l’ami de mon oncle et aux siens ". Huit jours seulement, ma très-chère vie : ne pouvez-vous, pendant huit jours, jusqu’à ce que les articles… " pas une minute avec mon consentement. Vous ne comprenez pas, monsieur, combien j’ai ressenti de chagrin d’avoir paru ici ce que je ne suis pas. Mon oncle n’aura jamais à me reprocher de lui en avoir imposé volontairement ". Que voulez-vous, ma chère, que je dise demain au capitaine ? Je lui ai donné lieu de penser… " mettez-le sincérement au fait, M Lovelace. Dites-lui la vérité. Communiquez-lui ce que vous voudrez des intentions de votre famille en ma faveur. Dites-lui ce qu’il vous plaira par rapport aux articles : et lorsqu’ils seront dressés, si vous les soumettiez à son jugement et à son approbation, ce serait lui faire voir combien il y a de sincérité dans vos dispositions ". Ma très-chère vie, croyez-vous qu’il puisse désapprouver les articles que j’ai offerts ? " non ". Que je sois donc maudit du ciel, si je me soumets volontairement à me voir foulé aux pieds par mes ennemis ! " et moi, M Lovelace, que je n’aie jamais de bonheur dans ce monde, si je me soumets à faire passer aux yeux de mon oncle un mensonge volontaire pour la vérité ! J’ai trop long-temps gémi dans l’affliction de me voir rejetée de tous mes parens, pour acheter ma réconciliation au prix de ma candeur et de ma bonne foi ". Les femmes de cette maison, ma chère… " que m’importent les femmes de cette maison ? Leur opinion m’est indifférente. D’ailleurs, est-il besoin qu’elles sachent tout ce qui se passe entre mes parens, vous et moi " ? Leur opinion ne me touche pas plus que vous, mademoiselle. Seulement, comme je leur ai fait croire que nous sommes mariés, pour prévenir les malheurs qui pouvaient naître du complot de votre frère, je ne voudrais pas qu’elles prissent de moi une idée qui vous paroît choquante à vous même. Par ma foi, mademoiselle, j’aimerais mieux mourir que de me rétracter ouvertement, après leur avoir raconté tant de circonstances de notre mariage. " eh bien, monsieur, il faut leur laisser croire tout ce qu’il leur plaira. L’espèce de consentement que j’ai donné à ce que vous leur avez dit, est une erreur que j’ai commise. Toutes ces circonstances, dans le récit desquelles une première fausseté a pu vous engager, justifient elles-mêmes le refus auquel je me crois obligée ". Ne voyez-vous pas, mademoiselle, que votre oncle souhaite de nous trouver mariés ? La cérémonie ne pourrait-elle pas être exécutée secrètement, avant que sa médiation soit commencée ? " cessez de me presser là-dessus, M Lovelace. Si vous ne voulez pas déclarer la vérité, je me charge de la dire moi-même au capitaine Tomlinson, lorsqu’il reviendra demain. Oui, je la dirai ". Consentez-vous, mademoiselle, que les choses demeurent sur le