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Soyez persuadée qu’il n’y a point en Angleterre une plus digne femme que ma mère. Mon père ne ressemble pas non plus à l’idée que vous vous faites de lui. Excepté un seul point, je ne connais pas de famille où le devoir soit plus respecté que dans la mienne : un peu trop resserrée pour une famille si riche, c’est l’unique reproche qu’on puisse lui faire. Pourquoi donc les condamneriez-vous d’exiger des mœurs irréprochables, dans un homme dont ils ont droit, après tout, de porter leur jugement, lorsqu’il pense à s’allier avec eux. Deux lignes encore, avant que je vous entretienne de mes propres intérêts. Ce sera, s’il vous plaît, sur la manière dont vous traitez M Hickman. Croyez-vous qu’il y ait beaucoup de générosité à faire tomber votre ressentiment sur une personne innocente, pour les petits chagrins que vous recevez d’un autre côté, duquel même je doute qu’il n’y ait rien à vous reprocher ? Je sais bien ce que je ne ferais pas difficulté de lui dire ; et ne vous en prenez qu’à vous, qui m’y avez excitée : je lui dirais, ma chère, qu’une femme ne maltraite point un homme qu’elle ne rejette point absolument, si elle n’est pas résolue au fond du cœur de l’en dédommager quelque jour, lorsqu’elle aura fini le cours de sa tyrannie, et lui, le temps de ses services et de sa patience. Mais je n’ai pas l’esprit assez libre pour donner toute l’étendue que je souhaiterais à cet article. Passons à l’occasion présente de mes craintes. Je vous ai marqué ce matin, que je pressentais quelque nouvel orage. M Solmes est venu cette après-midi au château. Quelques momens après son arrivée, Betty m’a remis une lettre, sans me dire de qui. Elle était sous enveloppe ; et l’adresse, d’une main que je n’ai pas reconnue. On a supposé, apparemment, que je me serais bien gardée de la recevoir et de l’ouvrir, si j’avais su de qui elle venoit. Lisez-en la copie. à Miss Clarisse Harlove.

ma très-chère demoiselle, je m’estime le plus malheureux omme du monde, an ce que je n’ai pas ancore eu l’onneur de vous rendre mes respect de votre consantement, l’espace seulemant d’une demi-heure. Sependant j’ai quelque chose à vous communiquer qui vous conserne beaucoup, s’il vous plaît de m’admettre à l’onneur de votre antretien. Votre réputation y est intéressée, aussi bien que l’onneur de toute votre famille, c’est à l’oquasion d’un omme qu’on dit que vous estimez plus qu’il ne mérite, et par rapport a quelqu’unes de ses acsions de reprouvé, dont je suis pret a vous donner des preuves convainqantes de la vérité. On pourrait croire que j’y suis intéressé. Mais je suis pret a faire sermant que s’est la vérité pur ; et vous verré quel est l’omme qu’on dit que vous favorisé. Mais je n’espere pas qu’il an soit ainsi, pour votre propre onneur. Je vous prie, mademoiselle, de degner m’acorder une odiance, pour votre onneur et celui de votre famille. Vous obligerés, tres cher miss, votre tres humble et tres fidele serviteur, Roger Solmes. J’attans an bas, pour l’onneur de vos ordre. Vous ne douterez pas plus que moi, que ce ne soit quelque misérable