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dans la maison où logeait cette jeune personne. L’aimable artiste lui prodigua les plus grands soins. Hypolite voulut lui témoigner sa reconnaissance par le don de sa foi. Il écrivit au Comte son père, et lui demanda son consentement. Le Comte le lui refusa. Le Colonel était majeur ; et dans Berlin même, sous les auspices des lois et de la religion, il contracta une union indigne de lui, après avoir refusé, comme tu le sais, ma sœur… Mais, tu ne m’écoutes point ?… On vient ; c’est Lisbeth. J’ai pensé quelquefois que cette suivante d’Amélie connaissait le Colonel.

ROBERT.

Cependant elle n’est ici que depuis six mois, et il y a deux ans que le fils du Comte a quitté ce château.

LE BARON.

Je l’ai entendu blâmer hautement la sévérité du père d’Hypolite.

ROBERT.

Et de plus, je vous certifie qu’elle ne porte point un grand respect à votre seigneurie.

LE BARON.

Demeure avec elle ; tâche de t’informer…




Scène III.


Les Précédens, LISBETH.


LISBETH.

M. le Baron, le père de ma jeune maîtresse vient de recevoir beaucoup d’arbres étrangers, qu’il voudrait que vous vissiez avant de les faire mettre dans la serre. Il vous prie d’aller le rejoindre. (Le Baron sort.) Eh bien, Robert, tu ne suis par ton maître ?

ROBERT.

Non, ma Reine. Je veux rester avec toi.

LISBETH.

Tu peux t’en dispenser.

ROBERT.

Tu boudes encore ?

LISBETH.

Oui.

ROBERT.

Quel caprice !

LISBETH.

Chacun son idée.

ROBERT, lui montrant une bourse.

Le son argentin de ces rixdales ?

LISBETH.

Ne fait rien sur une âme honnête.