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Despréaux, mort le 19 septembre 1826, dans sa 19e année.

Cruelle mort, de ta faulx meurtrière
Son âge, ses vertus n’ont donc pu le sauver ;
Les larmes, les regrets de sa famille entière
De tes fatales mains n’ont donc pu l’arracher.
Descendu avant nous à l’éternel séjour,
Il repose en paix ; mais qui peut l’oublier ;
Qui le vit un instant ne pourrait que l’aimer,
Et qui le connut bien doit le pleurer toujours.

Voilà ce qui s’appelle faire des vers comme Cicéron faisait des perruques.

Sous un tombeau en pierre, assez bien exécuté et surmonté d’une petite urne ornée d’immortelles, repose une jeune fille de 17 ans, Geneviève-Euphrasie-Brigitte Vesquer. Sur sa tombe ou lit les deux quatrains suivans :

Repose en paix, fille chérie ;
L’inexorable mort, qui termina ta vie,
De tes vertus a vu finir le cours ;
Mais dans nos cœurs, ah ! tu vivras toujours.

Quand un connut son âme et si belle et si tendre,
On ne put s’empêcher de répandre des pleurs :
Martel, qui que tu sois, foulant ici sa cendre,
Révère son asile, il est cher aux bons cœurs.

Sous un cénotaphe carré, en pierre, surmonté d’une urne, doit en paix la dépouille mortelle de Mme Villemsens, enlevée, en 1822, à l’âge de 38 ans, aux baisers de son époux et de ses enfans ; ils ont, sur sa tombe, exprimé leur vif regret par le quatrain suivant :

A la meilleure épouse, à la plus tendre mère,
Dont l’esprit fut aimable et le cœur excellent ;
Elle fit le bonheur de sa famille entière ;
Mais ce bonheur, hélas ! n’a duré qu’un instant.

Ces vers ne sont pas mal ; mais qu’ils sont loin d’avoir l’énergie et l’expression mélancolique de ceux que nous lisons à quelques pas de là sur