Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ernest, tu n’es donc plus ! ah ! ta mère, tes sœurs
Sur ta tombe viendront long-temps verser des pleurs.
Lise a passé comme la fleur
Qui brille un jour dans la bruyère,
Lise a rejoint son frère
Dans ce champ de malheur.
Ah ! sur celle qui leur fut chère,
Laissez pleurer sa mère,
Laissez pleurer sa sœur.
Lise, Ernest, ô douleur !
Tous deux, gisant sous cette pierre,
Ne vivent plus que dans leur cœur.

A peu de distance, repose du sommeil des justes madame Papillon, décédée le 25 janvier 1816. On a gravé sur sa tombe les vers suivans qui font son éloge :

Bonne, obligeante, douce, austère,
Elle aima la vertu, chérit les malheureux ;
Fut bonne épouse, tendre mère :
Sous terre gît son corps, mais son âme est aux cieux.

Sous une pierre tumulaire modeste, surmontée d’une urne que l’on voit à peu de distance, dort la dépouille mortelle d’une jeune fille, mademoiselle Dibling, que la mort arracha aux embrassemens de sa famille, le 26 avril 1820. Le quatrain, gravé sur cette pierre, respire la plus douce poésie et la plus touchante mélancolie :

Hélas ! à peine éclose,
Comme une faible rose,
Le jour qui la vit naître aux rayons du matin,
La vit évanouir le soir à son déclin.

Derrière cette tombe, et adossées contre le mur, sont six pierres tumulaires fort élégantes et de forme pareille. Elles sont sur une petite esplanade exhaussée de deux marches et fermée par une grille ; ces tombes, de construction tout-à-fait récente, sont élevées avec le plus grand soin ; on a pratiqué jusqu’à des tuyaux pour l’évacuation des eaux pluviales. Une seule de ces tombes est jusqu’alors occupée ; elle renferme l’épouse en secondes noces de