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CONCLUSION.


Nous avons parcouru successivement les tombeaux les plus remarquables des quatre cimetières. Des monumens superbes, des noms illustres ont tour-à-tour passé sous nos yeux, et nous allons terminer cet ouvrage en citant une tombe plébéïenne.

Au cimetière du Mont Parnasse, 12e division à gauche, en montant du Sud au Nord, et à peu de distance du monument funèbre élevé à Mme Gelez, qui se trouve à droite, repose une jeune femme dont le prénom, gravé sur sa pierre, fut Julie. Le gazon qui la recouvre, les tombes qui l’environnent, les fleurs et les arbres qui l’abritent, tout, jusqu’aux terres voisines de celle où elle dort, attestent que ce dernier asyle d’une femme chérie est l’objet des soins les plus tendres et les plus minutieux. Depuis deux années (novembre 1827) qu’elle dort là du sommeil des justes, son époux, dont nous ne trahirons pas le nom, quoiqu’il nous soit connu, son époux n’a pas manqué de venir chaque semaine deux ou trois fois semer des fleurs, tailler le gazon, en un mot, veiller avec le plus tendre soin à l’entretien et à l’embellissement de la dernière demeure de celle qui fut tant aimée de lui ; il soigne à ses frais les tombes qui l’environnent, pour que celle de sa Julie ne présente pas un contraste pénible avec elle ; il a couvert de gazon l’espace de terrain qui se trouve derrière les tombes qui entourent celle qui lui fut si chère ; et ces soins si tendres, si minutieux, si réitérés, rendent à nos yeux la tombe de Julie la plus remarquable de toutes celles qui existent dans les quatre cimetières.


FIN.