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LXIIIe DIVISION.

Ce sont également des fosses communes, et par conséquent peu célèbres en noms remarquables ; les vertus privées sont douces, modestes, généreuses, mais peu brillantes.

Pourtant nous n’avons pas lu sans une douce émotion l’inscription suivante sur une petite pierre tumulaire, perdue au milieu d’un grand nombre de croix de bois :

« Ci-gît Nicolas Laffilé, décédé le 30 novembre 1827, à l’âge de 67 ans. »

Ses camarades : J.-P. Laffilé, son frère ; P.F. Lepiquet, P.-P. Lefrère, J.-B. Anquetil, commissionnaires près le théâtre du Cirque-Olympique, lui ont fait ériger ce monument… La vertu est de tous les états ; qu’eût-on fait de plus pour un maréchal de France ?…

Plus loin, sur une longue croix, est peinte une tête de mort ayant pour exergue : De toutes les pensées voilà ce qui me reste ! Là dort, depuis le 27 novembre 1827, la veuve Leprince, âgée de 75 ans ; sous l’inscription consacrée à retracer son nom et la date de sa mort, on a peint assez grossièrement un hibou, et dessous, ces quatre espèces de vers qui sont plus riches de pensée que d’exécution :

Je suis le plus sinistre
De tous les oiseaux ;
Des rois et des ministres
J’en éteins les flambeaux.

Sur la modeste pierre tumulaire qui recouvre la dépouille mortelle de Mme Schmitz, institutrice, décédée le 16 janvier 1827, à l’âge de 32 ans, on a placé ces quatre vers assez touchans :

Hélas ! tu n’es donc plus, objet de notre amour,
Digne, par tes vertus, du céleste séjour.
Nos cœurs, pour honorer et chérir ta mémoire,
À suivre tes leçons mettront toute leur gloire.