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A des soins innocens consacrant ses loisirs,
Les fleurs et les oiseaux faisaient tous ses plaisirs,
L’orphelin dont ses soins calmèrent la misère,
Ici pleure avec nous et demande sa mère.

Une élégie tout entière, et une élégie digne d’un bon poète, se lit sur la pierre tumulaire couchée qui recouvre la cendre de Mme veuve Hérault, qui dort sous cette pierre depuis 1813.

O ma mère ! une mort soudaine,
Dans mes bras a fermé tes yeux :
Tu n’es plus ! et ta fille à peine
A pu recevoir tes adieux.
Ma félicité m’est ravie ;
Avec les restes de ta vie,
Elle s’exhala vers les cieux.
Hélas ! sur cette terre à présent si déserte,
Rien ne m’annonçait mon malheur ;
Avec toi, le matin, je parlais de bonheur,
Et le soir j’ai pleuré ta perte.
C’en est fait, le cercueil sur toi s’est refermé,
Couvert des feuilles de l’automne.
Dieu permet-il qu’on abandonne
L’enfant dont on est tant aimé ?
Pourquoi t’en aller la première ?
Des jours de ma famille entière
J’ai vu s’éteindre le flambeau.
En tous lieux maintenant je me trouve étrangère,
Excepté près de ce tombeau ;
En proie à ma douleur amère,
Sur ce tombeau je pleurerai
Jusqu’au jour où j’y descendrai,
Pour aller rejoindre ma mère.

Hélas ! encore quelques années et la mousse aura caché cette touchante épitaphe, dont les caractères sont déjà difficiles à déchiffrer.

En descendant de la chapelle, on remarque un des plus beaux monumens du cimetière ; c’est un tombeau construit en marbre gris-blanc, et élevé sur une magnifique base de la même matière. Ce monument est élevé à la mémoire de M. Lenoir-Du-