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ment de 1686 ne nous donne que 36 nouveaux noms, l’on peut supposer que quelques-unes de ces personnes passèrent au Canada, ou prirent du service dans la garnison pour retourner en France plus tard. Ces nouveaux noms sont : le Prince, Brassard, Douaron, Levron, Lort, Arsenaut, Bergeron, Bellefontaine, Tourangeau, Barillot, Godin dit Chatillon, Benoît, Préjean, Bastaroche, Fardel, Henry, Gareau, Laperrière, Michel, Gourdeau, la Bauve, la Pierre dit Laroche, Pinet, Rivet, Mirande, la Barre, Aubin, Mignault, Cochu, Cottard, Mercié, Lavallée, Blon, Désorcis, Martel, Dubreuil. De ceux-ci, les trois derniers durent, croyons-nous, passer au Canada, et Cochu, Cottard et Fardel en France, car leurs noms ne figurent plus dans les recensements subséquents. C’est au plus si, de 1686 à 1710, il arriva 85 nouveaux colons dont plusieurs étaient des soldats licenciés provenant de la petite garnison que le gouvernement entretenait à Port Royal[1]. Le dernier recensement

  1. Les chiffres que nous donne Richard ne concordent pas tout à fait avec ceux qui se trouvent dans Rameau. L’auteur d’Acadie n’indique d’ailleurs pas ses sources de renseignements, tandis que Rameau s’appuie sur les archives du ministère des colonies. Il est donc de notre devoir de rectifier et de compléter notre texte d’après les statistiques établies par ce dernier. Le recensement de 1686, dit Rameau, dressé par M. de Meulles, et nominal, porte : à Port-Royal, 592 habitants en 95 familles ; au Cap de Sable, 15 habitants en 4 familles ; à la Hève, 19 habitants en 8 familles ; aux Mines, 57 en 10 familles ; à la rivière Saint-Jean, 16 en 9 familles ; à Beaubassin, 129 en 19 familles ; à Miramichy, 5 à 6 habitants ; à Chédabouctou, 20 habitants ; à Népisiguy, 5 ; à l’île Percée, 26 en 5 familles. Plus un certain nombre de valets et d’engagés qui ne sont pas portés nominalement. Ce dénombrement contient 155 familles, dont 48 seulement proviennent d’émigrants venus depuis 1671. Nous pouvons donc en conclure que ce fut à partir de 1686 qu’il ne vint presque plus d’immigrants français en Acadie, car en 1707, il ne serait guère venu qu’une dizaine d’immigrants. En 1671, le cens nominal de toute l’Acadie donne 394 habitants ; en 1686, 885 ; en 1689, 803 ; en 1693, 1,068. Le recensement de 1714 est le premier qui ait été fait après la conquête anglaise, et c’est le dernier des recen-