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Deganne a fait L’opposé de monsieur Duvivier ce dernier avoit mis Tous les habitans dans le Cas de veiller a Leurs seuretté Empechant Les anglois de dessendre dans leurs riviere sous pretexte que Les Bois Etoit pleins de françois et Sauvages qui les avoit menacé de Les tous Egorger S’il Les souffroit mettre Le pied a Terre et que d’ailleurs ils vouloit non plus Etre sujets aux reproches quils avoit déjà receu deux de Les avoir Trahi s’il arrivoit que les Sauvages Vincent a tomber sur Eux Lors quils seroit a terre, que les François et Sauvages vne fois Retirés ils pourroit revenir comme à L’ordinaire, Supposé qu’ils se trouvassent dans le Cas de devoir qu’ils porteroit Leurs payements abord et y prendroit dememe des marchandises en Les payent qu’autrement ils seroit obligé de Les Repousser par La force des armes qui s’ils Etoient de Leurs amis ils ne Les Exposeroit point a Cella que de façon ou d’autres ils Estoit Toujousr Exposé ; mais quils craignoit Les sauvages plus que le Reste, monsieur Duvivier Leurs avoit Fait Etablir des feux pour des signeaux et Les avoit tous mis En Compagnie quartier par quartier de façon que dans moins de trois heures ils pouvoit se rassembler prés de quatre cens hommes Cecy regarde Le Beaubassin, il en avoit osé de meme pour Les mines il Leurs avoit distribués vne Centaine de fuzils avec de la poudre et des Balles ; il a pareillement fait sentir a Tous les habitans que le Traité de paix ne subsistant plus quils avoit Tout a Craindre de la part des anglois qui les reduiroit a L’Esclavitude et a la perte entière de Leur Religion, que Sous L’obéissance seulle de Leur premier prince, ils devoit Tout trouver Ce qui Etoit de Leur Bien ; il na Cependant rien fait faire a ses habitans que par des ordres à toute rigeur pour mieux Les Couvrir ne voulant pas Les compromettre Jusqu’au moment qu’il pensoit quil seroit necessaire de se servir deux ;

Monsieur Maillard missionnaire des sauvages qui Etoit avec monsieur Duvivier et qui pour Le present Est icy, m’a assuré qu’il avoit pleine connoissance de ce que j’ay Lhonneur de dire a votre grandeur a ce Sujet ; et qu’il avoit falu Tout La patience et L’adresse possible pour ramener Tous les habitans a ce But, ce meme missionnaire ma pareillement assuré que monsieur de La Boret Curé de Beaubassin, monsieur Dugué autre pretre audit Lieu Luy avoit dit que monsieur Deganne ne s’etoit point Caché de dire quand il y avoit passé a Eux et aux habitans que Loin de rien faire Contre Le Gouvernement anglois ils devoit sen rapprocher par ce que Louisbourg Etoit dépourvue de tout et que la france ne seroit point En État d’Envoyer des forces pour La Conquette de ce pays que Les habitans quand il a Repassé se plaignoit de Labandon qu’on paroissait faire deux et ce dans Les memes Termes dont J’ay parlé cy devant, Ces habitans ne veillent plus a leur seuretté. Les meseures que monsieur Duvivier Leurs avoit fait prendre ne subsistant plus ; Je Crains pour Eux par raport aux Connoissances que j’ay Eu par Les derniers paquebots arrivez de Baston qui mon apris que trois Brigantins ou Batteaux en Etoit sorty armé dans le dessein de Les aller Incendier Ce qui peut Cependant n’avoir pas Lieu pour Cette automne sur ce que monsieur de Bonnaventure avoit dit a deux habitans qu’il pourroit Sortir pour aller au devant des deux gros vaisseaux qui ne paroissent point, et que ces petits Battiments y Etant arrivez Le Lendemin ou surlendemin