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vera surabondamment que cette fermeté d’attitude de la part de nos ancêtres n’a pas été accidentelle ni transitoire, mais qu’elle est restée la même jusqu’aux jours néfastes de la déportation. Mascarène, du moins, comprit parfaitement que le salut de la Province était dû à la loyauté de ces bons Acadiens. S’il eût été le seul maître, nous ne doutons pas qu’ils n’eussent été l’objet d’un traitement équitable, et qu’ils n’eussent obtenu la justice à laquelle ils avaient des droits incontestables. Mais Shirley veillait, et ce gouverneur était loin de s’inspirer de motifs d’honneur et de conscience, dans sa politique envers un petit peuple voué à tous les malheurs[1].



  1. Richard met ici en note : « Pas un seul des documents cités dans ce chapitre ne se trouve au volume des Archives » (de la N.-É.). Et c’est exact. En revanche, tous ces « documents », sauf peut-être l’extrait de la lettre de Mascarène aux députes des Mines, en rapport avec la proclamation de Shirley, sont dans A Half-Century of Conflict, au tome ii, soit dans le corps de l’ouvrage, soit dans les appendices. Parkman, du moins, n’a pas craint de les produire. Il va sans dire que, pour lui, Shirley avait raison dans ses projets ; il ne le contredit guère que sur un point, à savoir quand le gouverneur du Massachusetts propose de donner des récompenses à ceux qui passeront au protestantisme. Parkman, comme aussi bien Murdoch, trouve cette idée scabreuse. Mais approbation entière est donnée à tout le reste. L’historien américain a été le premier, je crois, à exhumer du Public Record Office tous ces matériaux. Richard est-il allé aux sources, où s’est-il contenté d’étudier et de discuter les pièces officielles, telles qu’il les trouvait dans Parkman ? Cela importe peu, au fond, et ne change rien à la nature des choses. Seulement, tout le monde admettra que découvrir et produire des originaux est toujours un mérite, et que Parkman a rendu, en cette matière, de grands services à l’histoire. » Reddite quæ sunt Cæsaris Cæsari.