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sin Édouard Richard, et que nous remontions avec lui aux origines de nos ancêtres, que nous parcourions les diverses péripéties du drame qui fait de leur histoire une chose palpitante et sombre, presque irréelle, épique. Je me rappelle un joli mot de Sainte-Beuve : « Heureux l’homme d’étude qui peut s’enfermer, s’isoler dans un monument ! » Ce bonheur est le nôtre depuis quelques années. Nous en bénissons la divine Providence dont les voies mystérieuses nous ont acheminé vers cette consolation. Dans l’Avertissement de son Histoire de la France Contemporaine, M. Gabriel Hanotaux a écrit : « Henri Martin a écrit une Histoire de France populaire. Je continue son œuvre et je suis son exemple. Peut-être remarquera-t-on cette circonstance que, dans une même famille, deux générations auront travaillé successivement à une même tâche[1]. » Oui, peut-être remarquera-t-on cette circonstance que, dans une même famille, deux cousins, appartenant à la même génération, séparés seulement par l’âge et par les différences de milieu, auront travaillé successivement à une même tâche. Cette tâche aura été, pour tous les deux, un devoir auguste et sacré… En la remplissant pour ma part, j’avais conscience, non seulement d’être utile à l’histoire, mais encore de satisfaire au désir qu’Édouard Richard avait emporté dans la tombe. Il m’aura été doux et précieux de faire refleurir son dessein. Puisse mon œuvre réjouir sa grande ombre ! Puisse mon travail immortaliser

  1. Hanotaux. Histoire de la France Contemporaine. Avertissement P. IX. (Paris. Soc. d’Édit. Contemp. 5 rue Palatine).