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D’après ce qui précède, Philipps aurait fait une promesse écrite. Lawrence l’affirme, mais nous avons lieu de croire que Lawrence se trompait. Le point qu’il voulait mettre en lumière était qu’une réserve avait été annexée au serment. Et cela seul est fondé. Le reste de son affirmation ne tient pas debout, non plus que le fait que Sa Majesté ait désapprouvé la manière d’agir de son représentant. Car les documents publiés ne contiennent pas trace d’un pareil désaveu. Tout ce que nous y voyons, c’est une petite discussion entre les Lords du commerce et Philipps sur la construction d’une phrase contenue dans la formule du serment, — pure question de grammaire. Lawrence, qui n’était pas très particulier, a transformé ce débat insignifiant sur un point de syntaxe en une désapprobation formelle du serment lui-même.

Dans une autre lettre de Lawrence à Sir Thomas Robinson, Secrétaire d’État, nous trouvons ce qui suit, se rapportant aux Acadiens de Beaubassin et de Beauséjour : « Ils descendaient, aussi bien que les autres habitants, des Français qui avaient été laissés en Nouvelle Écosse après le traité d’Utrecht ; et, sous l’administration du général Philips, ils avaient prêté le serment d’allégeance à Sa Majesté,

    Dans Haliburton, vol. I, c. III, p. 173, il y a une phrase qui est évidemment tirée de cette circulaire de Lawrence : l’auteur parle des Acadiens à qui le traité d’Utrecht permettait de demeurer dans la Province à la condition de prêter le serment d’allégeance : « they refused to comply, except with the qualification that they should not be compelled to bear arms in defence of the Province ; which qualification, though acceded to by general Philipps, was disapproved of by the King. » — Cf. les étranges considérations de Parkman sur cette question du serment, dans Montcalm and Wolfe, ch. VIII. Removal of the Acadians, surtout page 275. Parkman a raison, dans une note au bas de la page, de renvoyer le lecteur à la longue et menteuse dissertation sur la matière qui se trouve dans Akins, depuis la page 263 jusqu’à la page 267. L’historien américain a puisé à cette source ses pauvres arguments.